De tout temps (c'est le cas de le dire), l'homme a cherché à connaître l'heure. Si aujourd'hui il est facile de savoir l'heure à la minute et à la seconde près (il est même impensable de ne pas la connaître), il en était différemment par le passé. Certes à la campagne le temps n'était rythmé en ce qui concerne l'année que par les moissons, les semailles, les vendanges ou bien les saisons et par le lever ou le coucher du soleil ou bien la traite des vaches en ce qui concerne la journée. Mais pour le reste il fallu bien trouver un système fiable de mesurer le temps.

Les psaumes
De l'antiquité au Moyen Age, il semblerait que dans les abbayes la longueur des psaumes fut une mesure de référence pour calculer le temps.
En effet, systématiquement égrené à la même allure, contenant le même nombre de mots, de virgules, de pauses, etc., les psaumes étaient en fin de compte une unité de mesure horaire plutôt fiable grâce à laquelle les religieux décomptaient ce qu'ils appelaient les heures "canoniales".
Mais ce système tomba bien vite en désuétude car il n'intéressait évidemment que les religieux et n'avait cours que dans les abbayes (il n'est pas facile de se balader dans la rue avec un moine récitant des psaumes à son poignet !).

Le cadran solaire
Le premier exemplaire du cadran solaire date de 1500 ans avant Jésus-Christ. Il était érigé en Égypte et fait d'un obélisque identique à celui qui trône place de la Concorde à Paris. Pour qu'il indique l'heure, il fallait à sa base tracer un demi-cercle divisé en douze parties. C'était en fonction de la position de l'ombre de l'obélisque sur l'une de ses parties que l'on obtenait l'heure. Cependant le soleil n'était pas toujours à la même hauteur dans le ciel suivant les saisons.
Ce n'est qu'au XIVè siècle avant Jésus-Christ qu'un mathématicien arabe découvrit que, si au milieu du cadran on plantait un gnomon (objet vertical dont l'ombre détermine les saisons) parallèlement à l'axe de la Terre (c'est à dire suivant l'angle de latitude de l'endroit où on le réglait), le cadran montrait des heures d'égales longueurs quelle que soit la période de l'année.
Malheureusement, le seul défaut du cadran solaire et de ne pouvoir identifier l'heure la nuit et il fallut inventer autre chose.

La clepsydre
Ce n'est que peu de temps après s'être rendu compte que l'ombre pouvait donner l'heure que l'on s'aperçut que l'eau pouvait remplir le même office. Dés 1400 avant Jésus-Christ, et toujours en Égypte, naquit la première pendule à eau mais ce n'est réellement que vers l'an 200 avant Jésus-Christ qu'elle devint d'usage courant. Le fonctionnement était simple : il s'agissait de simples récipients que l'on remplissait d'eau et qui, percés en leur fond, laissaient cette dernière s'écouler petit à petit et marquer le temps (défini à l'avance) sur les encoches gravées à l'intérieur du récipient symbolisant l'heure.
Plus tard arrivèrent des clepsydres plus perfectionnées qui, dotées d'un cadran et d'une aiguille, se composaient d'un récipient et d'un cylindre à flotteur. En remontant, le flotteur faisait tourner l'aiguille par l'intermédiaire d'une crémaillère ou d'une chaîne à poids. Parallèlement, un entonnoir régulait le remplissage du flotteur et disposait même d'un rebord permettant le débordement continu de l'eau versé. Le niveau du liquide restait constant ! Au premier siècle après Jésus-Christ fut même inventée une pendule hydraulique dont le mécanisme actionnait non seulement des aiguilles mais aussi des petits personnages offrant du vin ou du lait !

La chandelle
Autre moyen pour mesurer le temps : la chandelle horaire. Cette technique dite "destructive", inventée vers 870 par un roi anglo-saxon, Alfred le Grand, consistait à mesurer la vitesse à laquelle une flamme pouvait brûler une bougie, une corde à nœuds, un bâton ou n'importe quel objet combustible. Pour le bon roi Alfred, il s'agissait d'une simple bougie graduée et conçue pour durer quatre heures.

L'horloge à encens
En Chine, où ce système de mesure était particulièrement prisée, on approcha l'ultra-sophistication : il n'était pas rare en effet de donner l'heure grâce à un "bateau dragon", sorte de maquette navale sur laquelle brûlaient des bâtons d'encens dont la combustion déclenchait une sonnerie à intervalles réguliers.

Le sablier
Le sablier ne date que du XIVè siècle après Jésus-Christ. Bien plus précis qu'une clepsydre car son débit ne dépend pas de la hauteur du sable, il fut d'abord rempli de coquilles d'œufs pulvérisées et au service presque exclusifs des navigateurs : c'était le seul système de mesure du temps qui ne soit pas déréglé par de forts coups de vent ou par le balancement du navire.
Les prêtres, séduits, s'en emparèrent pour limiter la durée de leurs sermons et le baptisèrent : "verre à sermon". Un petit nom qui donnait lieu à bien des rires étouffés lorsqu'un religieux bavard annonçaient à ses ouailles tout en retournant le sablier : "Mes frères, nous allons prendre un autre verre".

Le nocturlabe

Le nocturlabe était utilisé par les navigateurs du XVIe au XVIIIe siècle pour déterminer l'heure locale la nuit, calculer le moment de la marée haute et mesurer la latitude. Cet instrument, qui a grandement amélioré la sécurité du transport des personnes et des marchandises à l'époque où les premiers Européens se sont établis au Canada, constitue un artefact (*) important dans l'histoire de la navigation.

L'horloge mécanique

Les premières horloges mécaniques ont été vraisemblablement réalisées au début du XIV è siècle. Une horloge mécanique fonctionne en général grâce au mouvement descendant d'un poids, qui provoque le déroulement régulier d'un système de roues d'engrenages relié aux aiguilles du cadran. Ce système est régulé par un mécanisme appelé échappement, qui transforme le mouvement continu du rouage en un mouvement alternatif décrit par un pendule.

 

La montre à quartz

Une pile miniature fournit de l’énergie électrique à l’oscillateur. Celui-ci " excite " le quartz et lui permet de vibrer avec une très grande régularité en corrigeant la fréquence. La forme d’un oscillateur peut varier en fonction de la fréquence désirée. Grâce à ses propriétés piézo-électriques, le quartz est donc un composant performant, précis et stable de la montre à quartz. Ainsi, une montre à quartz ne perd qu’une seconde tous les 6 ans.

L'horloge atomique

Toujours à la recherche de la meilleure précision, les savants ont mis au point l’horloge atomique dont la précision est d’une seconde pour 3000 ans. Le principe est basé sur le fait que l’atome de Césium utilisé absorbe ou émet de l’énergie à une fréquence plus précise que celle du quartz.

Et aujourd'hui

Actuellement, nous trouvons des montres qui sont truffées de "gadgets". Elles peuvent être radio pilotées,  et donner toutes sortes d'informations sur le temps  (météo) et le lieu. Elles peuvent contenir de grosses bases de données. La montre ci-dessous, à gauche, par exemple,  indique les phases de la lune et la hauteur des marées. Celle de droite est radio pilotée, et reçoit les signaux radio d'un émetteur radio qui émet continuellement l'heure. Généralement, en Europe de l'Ouest, ces montres utilisent un signal hertzien de 77,5 Khz fourni par le Bureau Gouvernemental Physico -Technique de Francfort à partir d'une horloge atomique au césium.

                                                 

(*) Artefact : Phénomène créé de toute pièce par les conditions expérimentales. Résultat de l'activité humaine. Élément indésirable ou défectueux.


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